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Quand l’entraînement te vide sans te faire progresser

  • Photo du rédacteur: Frederic Camelot
    Frederic Camelot
  • 15 oct.
  • 3 min de lecture
cycliste fatigué

Il y a la fatigue qu’on sent… et celle qu’on ne sent plus. Celle qui s’installe doucement, comme une ombre. Les jambes tournent encore, mais la puissance n’y est plus. La tête veut y croire, mais le corps, lui, ne répond plus. C’est la fatigue invisible : ce point de bascule où l’entraînement cesse d’être stimulant et devient épuisant.



Distinguer les formes de fatigues


J'ai eu l'occasion d'en parler lors d'une newsletter (vous pouvez vous-y inscrire gratuitement ici), la fatigue n’est pas une simple baisse d’énergie. Elle a principalement 2 visages :


👉Fatigue périphérique, liée aux muscles eux-mêmes : déplétion du glycogène, microtraumatismes, perturbations ioniques. C'est la plus "simple" à repérer.

👉 Fatigue centrale, bien plus sournoise : une diminution de la capacité du système nerveux à recruter efficacement les fibres musculaires.

Dans ce second cas, tout semble “normal” : la fréquence cardiaque, la puissance, le sommeil. Et pourtant, les signaux nerveux s’amenuisent, la motivation se perd, la perception de l’effort grimpe. Le corps peut, mais le cerveau ne veut plus.


L’entraînement : entre charge physique et charge cognitive


Aujourd’hui, les athlètes n’accumulent pas seulement des TSS (Training Stress Score) ou des kilomètres. Ils accumulent aussi de la charge mentale :


👉 Planification non personnalisée,

👉 Comparaison sociale (merci Strava 😅),

👉 Travail, stress, sommeil léger…


Chaque contrainte cognitive érode un peu la disponibilité du cerveau pour l’effort. Résultat : même une séance “facile” peut devenir épuisante quand le mental est saturé. La littérature parle de fatigue mentale, un état où la performance diminue simplement à cause d’une surcharge nerveuse.


entrainement personnalisé

Quand le corps s’adapte, mais pas le système nerveux


Ce qui est intéressant, c’est que le corps peut continuer à s’adapter alors que le système nerveux, lui, décroche complètement. C’est le moment où les progrès stagnent, malgré une charge correcte. Tu n’es pas en surentraînement comme on peut l'entendre habituellement, mais tu es dans ce "no man’s land" du manque de récupération nerveuse, une sorte de début de burn-out :


👉 La variabilité de la fréquence cardiaque diminue,

👉 La motivation devient irrégulière,

👉 La récupération devient “insuffisante” malgré le repos physique,

👉 La sensation de puissance disparaît même sur les jours “bons”.



Comment la détecter sans tomber dans le piège des chiffres


Les outils comme le HRV, le capteur de puissance, les montres (Garmin) sont "utiles", mais insuffisants seuls. La clé, c’est d’apprendre à repérer les signes, comme :


  • Tu as du mal à “monter” dans les intensités habituelles

  • Tes sensations sont moyennes malgré un bon sommeil

  • Ton envie d’entraînement baisse sans raison

  • Tu deviens plus irritable.


Ces signaux sont précoces et réversibles si tu les écoutes tôt.


La solution : réapprendre à alterner charge et régénération


La récupération ne se limite pas au sommeil et à la nutrition. Elle inclut aussi :


👉 Des plages de déconnexion mentale (marche sans musique, nature, sieste)

👉Des périodes sans structure, pour laisser le système nerveux respirer (coupure hivernale).

👉 Un recalibrage émotionnel : retrouver le plaisir de pédaler ou courir sans objectif.


Et parfois, le meilleur moyen de progresser n’est pas d’en faire plus, mais de laisser le corps assimiler ce qu’il a déjà appris.


Le paradoxe


Le sport d’endurance repose sur une quête : repousser ses limites!


Mais comprendre la fatigue invisible, c’est accepter que certaines limites ne se repoussent pas par la force, elles se contournent par l’intelligence.


L’athlète le plus fort n’est pas celui qui s’entraîne le plus dur. C’est celui qui sait quand s’arrêter pour aller plus loin 😉



 
 
 

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