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L'économie de pédalage: pourquoi la puissance ne fait pas tout

  • Photo du rédacteur: Frederic Camelot
    Frederic Camelot
  • 5 nov.
  • 3 min de lecture
cyclistes dans un col

Sur un long col, on peut voir souvent cette scène : 2 cyclistes côte à côte, affichant la même puissance sur leur compteur (à poids égaux).


Pourtant, l’un semble glisser sur la route, le geste fluide, il semble facile… tandis que l’autre s’arrache, crispé sur son cintre, comme si chaque coup de pédale coûtait une part de son être.


Si les watts sont identiques, pourquoi y a t-il ces différences ?



💪 Quand les watts ne disent pas tout


La puissance est devenue la donnée principale dans le vélo, avec des données comme: FTP, W/kg, puissance critique etc.


Tout semble se résumer à ces chiffres. Pourtant, ces données ne disent pas tout. Elles oublient une dimension essentielle, le coût énergétique pour produire ces watts


Deux coureurs peuvent soutenir 250 W sur le papier. Mais si l’un consomme 3 L d’oxygène par minute et l’autre 3,5 L, alors le premier est plus “économe” : il dépense moins pour obtenir le même résultat. Il ne fait pas plus de puissance, il la transforme mieux.


Comme une voiture roulant à 90 km/h : certaines consomment 4,8 L/100, d’autres 6,2 L. L’énergie dépensée n’est pas la même, pourtant la vitesse l’est.



⚙️ L’économie de pédalage, une question de rendement


Sur le plan physiologique, l’économie correspond au rapport entre le travail mécanique et l’énergie métabolique dépensée.


Chez l’humain, le rendement musculaire se situe autour de 20 à 25 %. Autrement dit, sur 100 joules d’énergie utilisée, seuls 20 à 25 sont transformés en mouvement utile. Le reste est dispersé en chaleur.


Mais ce rendement n’est pas fixe. Il dépend de plusieurs facteurs :


👉La coordination neuromusculaire, c’est-à-dire la façon dont les muscles travaillent ensemble.

👉 La cadence : trop lente, le muscle force, trop rapide, il perd en efficacité.

👉 La fatigue musculaire : quand les fibres rapides prennent le relais des lentes, le coût énergétique grimpe très vite.

👉 La stabilité du bassin et du tronc, qui limite les “fuites d’énergie” à chaque tour de pédale.


L’économie de pédalage, c’est l’art de convertir ton énergie interne en vitesse externe, et tout ça sans gaspillage. Et sur 5 heures de selle, cette différence peut devenir colossale 😅.


entrainement personnalisé

🧩 La puissance brute face au rendement musculaire


Un coureur très puissant mais peu économique peut dominer sur des efforts courts, explosifs. Mais à mesure que la durée augmente, son moteur chauffe, sa consommation d’oxygène grimpe, et la fatigue s’installe plus vite. 🔥


À l’inverse, un coureur “économe” peut paraître plus tranquille, mais il continue à produire avec une remarquable constance, kilomètre après kilomètre.


C’est la différence entre “appuyer fort” et “pédaler juste”. Un pédalage fluide répartit la force correctement, stabilise le bassin, et maintient la pression sur la pédale au bon moment.


Résultat : moins de pics de force, moins de mouvements parasites, et un cœur qui bat pour le mouvement, pas pour compenser ses défauts.



❓ Comment améliorer son économie de pédalage


Bonne nouvelle : l’économie s'entraine!


👉 Travaille ta force et ta vélocité. Les séances à 55 rpm en zone 3 renforcent la coordination musculaire profonde. À l’inverse, les cadences très élevées (>110 rpm) stimulent la fluidité et la synchronisation. L’alternance des deux améliore l'efficacité du pédalage par ton système nerveux.


👉 Stabilise ton bassin. Le gainage et la stabilité pelvienne sont les fondations d'un geste efficace. Un tronc solide limite les oscillations de droite à gauche et oriente toute la force vers la transmission de ta force dans les pédales.


👉 Entraîne ton endurance fondamentale. L’endurance à basse intensité développe la densité mitochondriale et la capacité oxydative : tu brûles plus de graisses, utilises moins de glycogène, et gagnes naturellement en rendement. CQFD.


👉 Sois à l’écoute de tes sensations. Les chiffres disent ce que tu fais, mais pas comment tu le fais. Cherche la fluidité, le relâchement, la continuité du geste sans le forcer.



🚴‍♂️ L’art du pédalage fluide


L’économie de pédalage, c’est ce lien subtil entre la physiologie et la sensation, entre la science et le corps. Elle ne se lit pas dans les chiffres, mais dans l'efficacité du mouvement, quand le vélo devient presque une extension de vous même.



 
 
 

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